Quand le choix mène à la solitude

Lorsque nous allions à l’école, nous utilisions déjà des expressions comme « j’ai échoué » parce que nous sommes souvent incapables de supporter le poids de nos décisions et nous nous justifions en utilisant des éléments extérieurs. L’expression correcte devrait être « j’ai décidé de ne pas étudier » ou « j’ai décidé de consacrer mon temps à autre chose ». Nous avons peur que le groupe, les autres, ne nous accepte pas ; nous craignons la solitude.

La liberté d’être soi-même implique deux éléments très importants : éviter les justifications et assumer les conséquences de ses actes. Mais il est difficile d’être libre, libéré de l’anxiété de plaire aux autres, de l’effort d’adaptation à ce qu’ils veulent, de faire ce que la société attend de nous.

Il s’agit de la liberté que l’Occident tente de défendre, et que de nombreux pays nous envient ; mais il existe une autre liberté, plus subtile, à savoir la liberté de choisir dans les marges dont nous disposons. Cette liberté nous fait vraiment peur, car elle implique de prendre un risque dont nous sommes responsables.

La liberté et l’approbation des autres

Dans la société actuelle, la façon dont nous agissons, dont nous nous habillons, dont nous nous coiffons, dont nous parlons est conditionnée par la recherche de l’approbation des autres. Nous ne devons pas enfreindre totalement les règles et faire ce que nous voulons : l’idée est de trouver un équilibre entre notre liberté personnelle et le respect des autres. Le paradoxe est que, si nous ne nous acceptons pas nous-mêmes, il est très difficile pour les autres de le faire.

L’acteur Bill Cosby a déclaré un jour : « Je ne connais pas le secret du succès, mais je sais que le secret de l’échec est d’essayer de plaire à tout le monde ». Plusieurs études indiquent qu’aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, nous avons tendance à montrer le meilleur de nous-mêmes, et c’est une façon d’obtenir l’approbation des autres.

Nous publions des pensées qui peuvent être « appréciées » et évitons d’écrire des choses qui peuvent être moins populaires. Ce type de raisonnement s’applique également à la « vie hors ligne », où nous montrons les côtés de nous que nous pensons aimer le plus.

Certaines recherches ont également montré que la partie du cerveau qui est activée lorsque nous recevons une récompense est la même que celle qui est activée lorsque nous recevons l’approbation des autres ; il est donc clair que nous lisons ce geste comme une récompense, quelque chose de très agréable. Bien sûr, il est satisfaisant d’être approuvé par les autres, mais cela ne peut pas être le moteur qui fait bouger nos vies. Ce sont nos goûts et nos véritables désirs qui doivent guider nos vies.

Les aspects positifs et négatifs de la solitude

Certaines études anthropologiques affirment qu’il est possible que la recherche de l’approbation des autres vienne de loin, de l’époque où, dans la préhistoire, on dépendait d’un groupe d’êtres humains pour survivre. Il était extrêmement difficile pour une personne de rester en vie dans ces circonstances. C’est pourquoi nous en sommes venus à associer la liberté à la solitude : en d’autres termes, si le groupe ne nous accepte pas, nous serons libres, mais seuls.

Une recherche récente a fourni de nouvelles données sur l’impact de la solitude sur la qualité de vie. Elle a examiné 70 études antérieures menées entre 1980 et 2014 sur la façon dont la solitude, l’isolement social ou le simple fait de vivre seul affectait la longévité. L’âge moyen des participants était de 66 ans et environ un tiers d’entre eux souffraient d’une maladie chronique.

On en a déduit que l’isolement social (c’est-à-dire le fait d’avoir peu ou pas de contacts sociaux et de mener peu ou pas d’activité sociale) est associé à un décès prématuré et que le risque que cela se produise est d’environ 29 %.

Mais la solitude, entendue comme ces moments où nous avons besoin de réfléchir, d’apprendre à nous connaître et à comprendre qui nous sommes, a un sens différent. La recherche de l’approbation des autres peut nous amener à nous sentir seuls ; nous accepter et apprendre de nos erreurs et de nos vertus nous aidera à connaître la personne que nous sommes vraiment, la seule que nous puissions vraiment aimer du fond du cœur.

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