Imaginez : un matin, vous lisez votre horoscope quotidien, qui vous annonce une journée propice aux rencontres amicales. Sans y prêter plus d’attention que d’habitude, vous décidez d’accepter une invitation de dernière minute à un événement social que vous aviez initialement décliné. Là, vous rencontrez une personne qui va non seulement devenir un ami proche, mais également vous ouvrir des portes professionnelles inattendues. Est-ce le fruit du simple hasard, une coïncidence, ou l’horoscope avait-il raison de prévoir un contexte relationnel favorable ? L’importance que certaines personnes accordent à la consultation de leur horoscope en ligne, par téléphone ou via des applications de voyance, soulève des questions fondamentales sur notre besoin inné de sens et de prédictibilité face à l’incertitude de l’existence.

L’horoscope, tel que nous le connaissons majoritairement, est un système de divination personnel qui prétend offrir des informations détaillées sur la personnalité, les potentiels défis et le destin d’une personne, en se basant sur la position des différents corps célestes – Soleil, Lune, planètes – au moment précis de sa naissance. Il existe une grande diversité d’approches et de traditions astrologiques, allant de l’astrologie occidentale avec ses douze signes du zodiaque classiques (Bélier, Taureau, etc.), à l’astrologie chinoise, riche en symboles, basée sur un cycle calendaire de douze années associées chacune à un animal totem spécifique. Chaque système astrologique possède ses propres symboles, ses règles d’interprétation spécifiques et ses techniques de calcul des influences astrales.

L’horoscope se situe à la croisée des chemins, sur une frontière souvent floue et ambiguë, entre deux domaines apparemment opposés et contradictoires : la science et la métaphysique. D’un côté, il est historiquement basé sur l’astronomie, la science rigoureuse qui étudie les astres, leur composition, leur mouvement et leurs interactions. De l’autre, il fait inévitablement appel à des croyances subjectives, à des interprétations symboliques souvent personnelles et à des notions qui relèvent intrinsèquement de la métaphysique, c’est-à-dire l’étude philosophique de la nature fondamentale de la réalité, au-delà du monde physique et matériel que nous pouvons observer et mesurer directement. Cette dualité fondamentale est au cœur du débat incessant qui entoure la validité et la crédibilité de l’horoscope en tant qu’outil de connaissance et de prédiction.

Alors, face à cette complexité, quelle est donc la véritable nature de l’horoscope ? Est-ce une discipline scientifique mal comprise, nécessitant une relecture à la lumière des découvertes récentes, une simple superstition sans fondement rationnel, héritée de traditions ancestrales, ou une forme d’expression symbolique riche de sens, qui peut offrir des perspectives intéressantes et pertinentes sur nous-mêmes, sur nos relations avec les autres et sur le monde complexe qui nous entoure ? Où se situent précisément les limites, souvent poreuses, entre les interprétations astrologiques proposées par les praticiens de la voyance et ce que la science moderne nous apprend sur l’univers, son fonctionnement et notre place en son sein ? Autant de questions fondamentales auxquelles nous tenterons de répondre de manière nuancée et approfondie, en explorant les différentes facettes de l’horoscope, ses origines, ses fondements et ses implications.

La science derrière l’horoscope : l’astronomie et ses influences réelles

Afin de comprendre la nature de la relation complexe, parfois conflictuelle, entre l’horoscope et la science, il est essentiel de revenir aux origines historiques de l’astrologie et d’examiner attentivement son lien originel avec l’astronomie. Ces deux disciplines, bien que distinctes et autonomes aujourd’hui, ont partagé un passé commun riche et complexe, et continuent, d’une certaine manière subtile, d’interagir et de s’influencer mutuellement. En examinant les influences réelles et mesurables des astres sur notre planète, sur les écosystèmes et sur les êtres vivants qui la peuplent, nous pouvons mieux appréhender les limites de l’interprétation astrologique et distinguer ce qui relève de la science de ce qui relève de la croyance.

L’astrologie, fille de l’astronomie : une perspective historique

Dans les sociétés antiques, notamment en Mésopotamie, en Égypte et en Grèce, l’astrologie et l’astronomie étaient des disciplines intimement liées, voire indissociables. L’observation attentive des astres, de leurs mouvements cycliques et de leurs positions relatives, était considérée comme essentielle pour établir des calendriers précis et fiables, anticiper le rythme des saisons et prévoir les récoltes agricoles. Les prêtres, les savants et les astrologues étudiaient avec minutie le mouvement des planètes, du Soleil, de la Lune et des étoiles fixes, croyant fermement que ces mouvements célestes avaient une influence directe et significative sur les affaires humaines, les événements terrestres et le destin des individus. Ces observations empiriques, accumulées au fil des siècles, ont conduit progressivement à la création de systèmes complexes de divination et de prédiction, qui sont à l’origine de l’astrologie telle que nous la connaissons aujourd’hui.

L’astrologie a même joué un rôle crucial et déterminant en servant de motivation principale, voire de catalyseur, pour le développement de l’astronomie en tant que science. La nécessité impérieuse de dresser des cartes du ciel précises et détaillées, de calculer avec exactitude les positions des planètes à différents moments et de prévoir les éclipses solaires et lunaires a stimulé la recherche et l’innovation dans le domaine de l’observation astronomique. Des instruments sophistiqués tels que l’astrolabe, le cadran solaire et le télescope primitif ont été conçus et perfectionnés au fil du temps, principalement pour aider les astrologues à établir des horoscopes de plus en plus précis et à faire des prédictions astrologiques considérées comme fiables par les populations.

La séparation progressive et définitive des deux disciplines, l’astrologie et l’astronomie, s’est amorcée avec l’avènement de la révolution scientifique et l’essor de la science moderne à partir du XVIIe siècle. Des scientifiques visionnaires et audacieux, tels que Galilée, Kepler et Newton, ont développé des lois physiques universelles qui expliquaient de manière rationnelle et mathématique le mouvement des astres et les phénomènes célestes, sans faire appel à des notions astrologiques ou à des forces occultes. L’astronomie s’est alors progressivement détachée de la métaphysique et de la divination pour devenir une science empirique rigoureuse, basée sur l’observation systématique, l’expérimentation contrôlée et la vérification objective des hypothèses.

L’influence (indirecte) des astres : au-delà du symbolisme

Bien que l’astrologie ne soit plus reconnue par la communauté scientifique comme une science valide et crédible, il est indéniable que les astres exercent une influence réelle, bien que souvent indirecte, sur notre planète, sur les écosystèmes et sur les êtres vivants qui la peuplent. Ces influences, démontrées par l’astronomie et l’astrophysique modernes, sont principalement liées à des phénomènes physiques bien compris, tels que la gravitation, le rayonnement électromagnétique et les cycles solaires. Bien qu’indirectes, ces influences peuvent avoir des conséquences importantes et mesurables sur notre environnement, sur notre climat et sur notre bien-être physiologique et psychologique.

  • Les rythmes circadiens, qui régulent notre cycle veille-sommeil sur une période d’environ 24 heures, sont directement influencés et synchronisés par la lumière du soleil, via des mécanismes hormonaux complexes.
  • La production de mélatonine, une hormone essentielle pour la régulation du sommeil et de l’humeur, est inhibée par l’exposition à la lumière bleue émise par le soleil et les écrans.
  • L’activité solaire, notamment les éruptions solaires et les tempêtes géomagnétiques, joue également un rôle important, bien que complexe, dans la régulation de la température de la Terre et des phénomènes climatiques.

En particulier, l’activité solaire influence de manière significative les rythmes biologiques des êtres vivants, y compris les humains. Les cycles de sommeil, la production d’hormones (cortisol, testostérone, etc.) et d’autres processus physiologiques essentiels sont synchronisés avec le cycle jour-nuit, qui est lui-même déterminé par la position du Soleil par rapport à la Terre. Ainsi, le Soleil, bien que distant de millions de kilomètres, a un impact direct et mesurable sur notre corps, sur notre métabolisme et sur notre comportement quotidien.

La Lune, notre satellite naturel, exerce également une influence gravitationnelle significative sur la Terre, notamment en provoquant les marées océaniques. Ce phénomène est parfaitement expliqué par les lois de la physique newtonienne et est crucial pour la vie marine. Mais l’impact de la Lune pourrait s’étendre au-delà des marées. Certaines études scientifiques suggèrent, avec prudence et en soulignant la nécessité de recherches plus approfondies, une influence potentielle de la Lune sur le comportement de certains animaux marins, tels que les crustacés et les poissons, et même, dans une moindre mesure, sur le comportement humain, notamment en ce qui concerne les cycles menstruels féminins et les troubles du sommeil.

Enfin, les saisons, causées par l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre par rapport au plan de son orbite autour du Soleil, ont également un impact significatif et bien documenté sur notre vie quotidienne. La disponibilité de nourriture, le climat, la quantité de lumière naturelle et les températures varient considérablement selon les saisons, ce qui influence directement notre comportement, notre humeur, notre santé physique et notre bien-être mental. Par exemple, le manque de lumière naturelle en hiver peut provoquer une baisse de moral, une fatigue accrue, et même, dans certains cas, une dépression saisonnière (trouble affectif saisonnier).

L’exploration scientifique des cycles solaires et leurs impacts

La science moderne, notamment l’astrophysique et la climatologie, explore également en profondeur les cycles solaires et leurs impacts potentiels sur notre planète, sur nos technologies et sur nos sociétés. Le Soleil n’est pas une source d’énergie constante et stable, mais son activité varie selon des cycles plus ou moins longs et prévisibles, tels que le cycle de 11 ans (cycle de Schwabe) et le cycle de 22 ans (cycle de Hale). Ces variations cycliques de l’activité solaire peuvent avoir des conséquences importantes et mesurables sur nos communications radio, sur le fonctionnement des satellites et sur la stabilité des réseaux électriques terrestres.

Par exemple, les éruptions solaires et les tempêtes géomagnétiques, qui sont des phénomènes violents associés à une augmentation soudaine de l’activité magnétique du Soleil, peuvent perturber gravement les communications radio à longue distance, endommager les systèmes électroniques des satellites en orbite et provoquer des pannes de courant à grande échelle sur les réseaux électriques terrestres. En mars 1989, une puissante tempête solaire a provoqué une panne d’électricité majeure au Québec, laissant des millions de personnes sans courant pendant plusieurs heures. Plus récemment, en février 2022, une constellation de satellites Starlink, lancée par SpaceX, a été détruite par une tempête géomagnétique peu après son déploiement en orbite. Ces événements concrets démontrent la vulnérabilité croissante de nos technologies modernes face à l’activité parfois imprévisible du Soleil.

La recherche scientifique explore également les effets potentiels, bien que controversés, de l’activité solaire sur la santé humaine. Certaines études épidémiologiques suggèrent des corrélations statistiques entre les cycles solaires et la santé cardiovasculaire (crises cardiaques, accidents vasculaires cérébraux), le bien-être psychologique (troubles de l’humeur, anxiété) et même les taux de suicide dans certaines populations. Il est cependant important de souligner que ces études sont souvent préliminaires, que les liens de causalité ne sont pas toujours clairement établis, et que d’autres facteurs environnementaux et sociaux peuvent également jouer un rôle important. Des recherches supplémentaires, plus rigoureuses et contrôlées, sont donc nécessaires pour mieux comprendre ces phénomènes complexes.

Il est crucial de souligner que ces influences scientifiques avérées des astres (Soleil, Lune, etc.) sur notre planète et sur les êtres vivants sont générales, indirectes et basées sur des mécanismes physiques et biologiques bien compris. Elles ne peuvent donc en aucun cas être utilisées pour prédire des événements spécifiques dans la vie d’un individu, comme le prétend l’horoscope traditionnel. L’horoscope se base sur une interprétation symbolique et subjective des positions relatives des astres à un moment donné, tandis que la science étudie les phénomènes physiques et biologiques de manière objective, quantitative et mesurable.

La métaphysique de l’horoscope : symbolisme, psychologie et croyances

Au-delà de ses racines astronomiques et de ses éventuelles influences physiques, l’horoscope est avant tout un système complexe de symboles, d’interprétations subjectives et de croyances personnelles. Pour comprendre pleinement son attrait persistant et sa popularité continue à travers les âges et les cultures, il est donc essentiel d’explorer la dimension métaphysique de l’astrologie, en examinant le rôle central du symbolisme, des mécanismes psychologiques et des besoins spirituels fondamentaux qui sous-tendent la croyance à l’horoscope.

L’horoscope comme langage symbolique : archétypes et interprétation

L’astrologie utilise un langage symbolique complexe et sophistiqué pour représenter différents aspects de la personnalité humaine, des expériences de vie et des événements potentiels. Les signes du zodiaque (Bélier, Taureau, Gémeaux, etc.), les planètes (Mars, Vénus, Jupiter, etc.), les maisons astrologiques (maison I, maison II, maison III, etc.) et les aspects entre les planètes (conjonction, opposition, trigone, etc.) sont autant de symboles archétypaux qui sont interprétés en fonction d’un ensemble de règles et de traditions ésotériques transmises de génération en génération.

  • Le signe du Bélier est traditionnellement associé à l’énergie brute, à l’initiative audacieuse, au courage face à l’adversité et à un tempérament impulsif.
  • La planète Vénus est symboliquement liée à l’amour romantique, à la beauté esthétique, à l’harmonie relationnelle et à la recherche du plaisir sensuel.
  • La maison astrologique qui contient le Soleil natal (la position du Soleil au moment de la naissance) indique le domaine de la vie où l’individu exprime le plus pleinement son individualité, son potentiel créatif et son sens de l’identité personnelle.

L’interprétation astrologique s’appuie souvent sur les archétypes jungiens, des modèles universels de comportement, de pensée et d’émotion qui sont présents dans l’inconscient collectif de l’humanité. Par exemple, le signe du Bélier peut être associé à l’archétype du héros guerrier, du pionnier audacieux ou du leader charismatique. L’astrologue utilise ces archétypes pour donner du sens, de la profondeur et une résonance émotionnelle à l’interprétation du thème natal (la carte du ciel au moment de la naissance).

Un horoscope personnel, également appelé thème natal, est donc une carte symbolique du ciel au moment précis de la naissance d’une personne. Cette carte est divisée en douze maisons astrologiques, chacune représentant un domaine spécifique de la vie, tels que la famille, le travail, les relations amoureuses, les finances, la santé, les voyages, etc. Les planètes sont positionnées dans ces maisons et forment des aspects (des angles) entre elles. L’astrologue interprète la signification de chaque élément et de leurs interactions complexes pour dresser un portrait détaillé de la personnalité, des forces et des faiblesses, des talents potentiels et des défis à surmonter dans la vie de l’individu.

L’horoscope et la psychologie : effet barnum et auto-réalisation

L’attrait de l’horoscope peut également s’expliquer en partie par des mécanismes psychologiques bien documentés, tels que l’effet Barnum et la prophétie auto-réalisatrice. Ces phénomènes cognitifs mettent en évidence la manière dont nos croyances, nos attentes et nos préjugés peuvent influencer notre perception de la réalité et nos comportements, souvent de manière inconsciente.

L’effet Barnum (ou effet Forer), nommé ainsi en référence au célèbre showman P.T. Barnum, est un biais cognitif qui nous pousse à accepter comme vraies et personnalisées des descriptions de personnalité vagues, générales et flatteuses, qui pourraient en réalité s’appliquer à n’importe qui. Les horoscopes utilisent fréquemment des formulations de ce type, qui contiennent des affirmations positives et des traits de caractère désirables, ce qui donne aux lecteurs l’illusion d’une grande précision et d’une pertinence personnelle.

La prophétie auto-réalisatrice, également appelée effet Pygmalion, est un phénomène psychologique par lequel une prédiction, même fausse ou infondée au départ, finit par se réaliser parce que la personne qui y croit modifie son comportement de manière à la confirmer. Par exemple, si une personne croit fermement que son horoscope lui annonce une journée difficile et pleine de conflits, elle risque, de manière inconsciente, d’être plus irritable, plus susceptible de se disputer avec les autres et de provoquer des situations conflictuelles, ce qui confirmera, a posteriori, sa croyance initiale.

Cependant, l’horoscope peut également servir d’outil de réflexion personnelle et d’introspection, à condition d’être utilisé avec discernement et esprit critique. En explorant les symboles astrologiques, en réfléchissant à leur signification personnelle et en les appliquant à sa propre vie, une personne peut mieux comprendre ses forces, ses faiblesses, ses motivations profondes et ses schémas de comportement récurrents. L’horoscope peut ainsi être utilisé comme un point de départ pour une introspection constructive, une meilleure connaissance de soi et un développement personnel, sans nécessairement croire à sa validité prédictive ou à son fondement scientifique.

Croyances et spiritualité : le besoin de sens et de guidance

Pour de nombreuses personnes à travers le monde, l’horoscope est bien plus qu’un simple divertissement ou une curiosité intellectuelle. Il représente une source de réconfort émotionnel, de sens existentiel et de guidance spirituelle. Face à l’incertitude de la vie, aux défis personnels et aux questions métaphysiques, l’horoscope peut offrir un sentiment illusoire de contrôle et de compréhension, en donnant l’impression que les événements sont régis par un ordre cosmique supérieur et que notre destin est inscrit dans les étoiles.

L’horoscope peut également répondre à un besoin spirituel profond de connexion avec quelque chose de plus grand que soi, de transcendance et d’appartenance à un univers ordonné et significatif. En reliant symboliquement notre vie individuelle aux mouvements des astres, l’astrologie peut donner l’impression de faire partie d’un tout cosmique harmonieux et interconnecté, ce qui peut procurer un sentiment de paix intérieure et de réconfort spirituel.

  • La recherche de sens est un besoin fondamental et universel de l’être humain, qui se manifeste dans toutes les cultures et à toutes les époques.
  • L’horoscope peut offrir une explication, même simpliste ou illusoire, des événements de la vie, des succès et des échecs, des joies et des peines, en les attribuant à des influences astrales.
  • Il peut également procurer un sentiment de contrôle apparent face à l’avenir, en donnant l’impression de pouvoir anticiper les événements et de prendre des décisions éclairées en fonction des prédictions astrologiques.

En fin de compte, l’horoscope remplit souvent une fonction de conseil psychologique et spirituel, en offrant des perspectives nouvelles, des suggestions positives et des encouragements à surmonter les difficultés et à atteindre nos objectifs. Même si ses prédictions ne sont pas fondées scientifiquement, il peut fournir un cadre de référence symbolique pour interpréter les événements, donner du sens à nos expériences et trouver un chemin à suivre dans la vie. La popularité persistante de l’horoscope à travers les âges et les cultures témoigne de notre besoin humain fondamental d’être guidés, rassurés et de trouver un sens à notre existence.

Les frontières floues : points de contact et controverses

La relation entre l’astrologie et la science est complexe, ambiguë et souvent controversée. Certains courants astrologiques modernes cherchent à se rapprocher de la psychologie contemporaine, en intégrant des concepts tels que les archétypes jungiens et les traits de personnalité. D’autres praticiens persistent à défendre une vision plus traditionnelle et ésotérique de l’astrologie, en insistant sur son rôle divinatoire et sa capacité à prédire l’avenir. Il est donc essentiel d’examiner ces différents points de vue avec un esprit critique, d’analyser les biais cognitifs qui peuvent influencer notre perception de l’horoscope et de distinguer ce qui relève de la science de ce qui relève de la croyance.

L’astrologie humaniste et la psychologie astrologique : tentatives de réconciliation

L’astrologie humaniste est un courant astrologique moderne qui s’inspire ouvertement des principes de la psychologie humaniste, notamment des travaux de Carl Rogers et d’Abraham Maslow. Elle met l’accent sur le potentiel de croissance personnelle, d’auto-réalisation et de développement spirituel de chaque individu. Dans cette perspective, l’horoscope n’est plus considéré comme un simple outil de prédiction de l’avenir, mais plutôt comme un moyen d’explorer sa propre identité, de comprendre ses motivations profondes et de réaliser son plein potentiel.

De même, la psychologie astrologique cherche à intégrer les concepts et les outils de la psychologie scientifique dans l’interprétation des horoscopes. Elle se base sur l’idée que les positions des planètes au moment de la naissance peuvent refléter des traits de personnalité spécifiques, des schémas de comportement récurrents et des vulnérabilités émotionnelles. Les praticiens de la psychologie astrologique utilisent souvent des tests de personnalité standardisés, tels que le MBTI (Myers-Briggs Type Indicator), pour valider leurs interprétations astrologiques et offrir des conseils personnalisés à leurs clients.

Ces approches novatrices tentent de donner une base plus scientifique et rationnelle à l’astrologie, en s’appuyant sur des concepts psychologiques validés par la recherche. Cependant, elles ne parviennent pas à surmonter les objections scientifiques fondamentales à l’astrologie, qui repose toujours sur des corrélations non prouvées, des interprétations subjectives et des généralisations abusives. En fin de compte, l’astrologie humaniste et la psychologie astrologique restent des disciplines pseudo-scientifiques, qui ne respectent pas les critères de réfutabilité, de reproductibilité et de vérification empirique propres à la science.

Biais de confirmation et perception sélective : le danger de l’interprétation

Notre perception de l’horoscope et notre croyance en sa validité sont souvent influencées par des biais cognitifs bien connus, tels que le biais de confirmation et la perception sélective. Ces biais peuvent nous amener à accorder plus d’importance aux informations qui confirment nos croyances préexistantes et à ignorer ou à minimiser les informations qui les contredisent, même si ces dernières sont plus nombreuses ou plus pertinentes.

Le biais de confirmation est la tendance naturelle à rechercher, à interpréter et à retenir les informations qui confirment nos croyances, nos opinions et nos hypothèses, tout en évitant ou en minimisant les informations qui les remettent en question. Si une personne croit fermement à l’horoscope, elle aura tendance à se souvenir plus facilement des prédictions qui se sont réalisées et à oublier celles qui se sont avérées fausses ou imprécises.

La perception sélective est le processus cognitif par lequel nous filtrons les informations que nous recevons de l’environnement et ne retenons que celles qui sont congruentes avec nos attentes, nos valeurs et nos motivations. Si une personne attend un certain résultat de son horoscope, elle sera plus susceptible de remarquer les événements qui confirment cette attente et d’ignorer ceux qui la contredisent.

Les médias et la culture populaire jouent également un rôle important dans le renforcement de ces biais cognitifs. Les horoscopes sont souvent présentés dans les journaux, les magazines et les sites web de manière positive, flatteuse et sensationnaliste, ce qui peut inciter les lecteurs à y croire sans esprit critique. Selon une étude récente, environ 47 quotidiens nationaux proposent régulièrement des horoscopes dans leur parution journalière, ce qui témoigne de leur popularité auprès du grand public.

L’astrologie et l’époque moderne : persistance et nouvelles technologies

Malgré les progrès considérables de la science et de la technologie au cours des derniers siècles, l’astrologie reste étonnamment populaire à l’ère numérique. Cette persistance peut s’expliquer par plusieurs facteurs, tels que l’accessibilité facile à l’information astrologique en ligne, la personnalisation croissante des horoscopes grâce à l’intelligence artificielle et la formation de communautés virtuelles autour de l’astrologie sur les réseaux sociaux.

L’intelligence artificielle (IA) est de plus en plus utilisée dans le domaine de l’astrologie pour générer des horoscopes personnalisés, pour interpréter automatiquement les thèmes natals et pour offrir des conseils astrologiques en ligne. Des applications mobiles et des sites web utilisent des algorithmes complexes pour analyser les positions des planètes et pour produire des prédictions astrologiques sur mesure. Cependant, cette utilisation de l’IA soulève des questions éthiques concernant la crédibilité de l’information, la protection des données personnelles et le risque de manipulation des utilisateurs.

Le débat sur la crédibilité de l’astrologie dans les médias est toujours d’actualité. De nombreux scientifiques et sceptiques critiquent les médias pour la diffusion d’informations non fondées et pseudo-scientifiques sur l’astrologie, qui peuvent induire le public en erreur et encourager la pensée irrationnelle. Il est donc important que les médias fassent preuve de responsabilité dans la diffusion d’informations sur l’astrologie et qu’ils encouragent un esprit critique et une culture scientifique auprès de leurs lecteurs et de leurs téléspectateurs. Selon une étude récente, les chaînes de télévision sont environ 12 à inclure régulièrement l’horoscope dans leurs programmes, ce qui montre son attrait commercial, mais soulève des questions sur son impact sur l’esprit critique du public.

En définitive, l’horoscope, bien qu’il ait des racines historiques dans l’observation astronomique ancienne, relève principalement du domaine de la métaphysique, des croyances personnelles et des pratiques divinatoires, plutôt que de la science. Il est donc essentiel de distinguer clairement la science de la pseudo-science, de faire preuve d’esprit critique face aux affirmations non fondées et de se méfier des promesses de prédictions infaillibles et de solutions miracles. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire à l’horoscope, mais il est important de le faire en connaissance de cause et avec un esprit éclairé.